samedi 29 avril 2017

Death of a salesman by Arthur Miller

Bon, ben, j'ai le bourdon ! Je viens de refermer ce classique de la littérature américaine et j'ai le moral à zéro. Bon sang, que notre société est triste ! En même temps, je me réjouis, car je sais que j'ai réussi à échapper (en partie) à cette morosité si bien décrite par Arthur Miller, à cette poudre aux yeux que l'on a appelé à une époque « l'American dream » mais qui fut et est encore de nos jours le « dream » de bien des gens, et ce, partout dans le monde.   

J'ai eu la chance et le privilège de grandir entourée d'adultes qui me rappelaient quotidiennement qu'il était plus important de réussir sa vie que de réussir dans la vie. Oh, merci, merci, merci, merci. J'ai suivi ce conseil à la lettre et, même si je vis aujourd'hui dans une relative pauvreté, je suis libre, tellement libre et, lorsque je regarde ma vie, elle est si belle !  

Le We're free ! de la fin du livre fait froid dans le dos. Certes, ils le sont, mais à quel prix ?!?! 



En préparant ce billet, j'ai découvert que la pièce avait été interprétée par les deux Hofmann qui sont tout aussi talentueux l'un que l'autre, et je regrette de ne pas avoir vu ça. De plus, le second était accompagné d'Andrew Garfield, et c'était à New York et en 2012 ! Misère, j'ai manqué ça ! Quel dommage ! Je vais surveiller de près une prochaine représentation de cette pièce, c'est certain. 



Il n'est pas toujours évident de lire du théâtre, mais dans ce cas-ci, c'est un pur bonheur tant l'écriture est précise, fluide et porteuse de sens. J'ai lu la version originale en anglais et je me suis régalée, malgré le sujet déprimant au possible.

Je ne suis pas prête d'oublier cette lecture, ce livre est un classique et je sais désormais pourquoi : son propos est universel et il y a aussi fort à parier qu'il sera encore d'actualité dans plusieurs décennies. Et c'est exactement pour ça que j'ai le bourdon.

Pourtant, une telle vie presque uniquement faites d'attentes et de faux espoirs n'est pas si incontournable que ça, non ? Je suis une toute petite preuve qu'il peut en être autrement. Et je prends ma minuscule place dans ce vaste monde pour dire haut et fort : 

Peu importe la carrière; avant tout : réussissez votre vie !!! 

Cette lecture entre dans la colonne MORT de ma deuxième ligne pour le challenge d'Enna :


samedi 22 avril 2017

Pietra viva de Léonor de Recondo

Je disais récemment que les livres me choisissent plus que le contraire et ici encore avec ce titre, cela se confirme. Choisi initialement pour répondre aux deux premiers challenges auxquels je participe :



et

(Colonne Objet de ma deuxième ligne)

il s'est avéré que, dans ce roman, le personnage principal écrit plusieurs lettres à un moine pour tenter de comprendre la mort d'un homme. Ce titre me permet donc de poursuivre également mon troisième challenge :



Mais, les choses vont au-delà de ça, car ce livre est aussi (par le plus grand des hasards puisque je ne lis pas les résumés avant de commencer mes lectures) une poursuite du thème qui s'est imposé à moi de lui-même au fil de mes dernières lectures : l'art en littérature.


Ici, c'est de sculpture dont il est question puisque le personnage central n'est nul autre que Michelangelo, LE Michelangelo de Rome ! 

Autre coïncidence amusante, le fait que Léonor de Recondo structure son roman autour du souvenir et de la mémoire qui se manifestent à travers les 5 sens.

Dans le sable creusé par la mer,
L'enfant de ses mains douces
A déterré le coquillage.
L'approchant de son oreille,
Il espère retenir les vagues
et récolte l'écume d'un parfum.

Alors que ses pas le mènent
Au coeur de la montagne,
Il se laisse surprendre par Écho
Qui, la gorge déployée, 
Lui offre le chant du parfum :
Le rire de l'iris.

Du haut de son perchoir,
Il tombe sur le sol de son enfance.
La main si délicate
Lui parle d'aromates et d'amour.
Il l'entend, la sent, la goûte.
Quand la verra-t-il ?

L'enfant porté par sa joie
Dévale le chemin de pierres,
Il y abandonne peurs et jouets
Pour plonger dans l'étreinte chaude
De la robe adorée qui grave sur sa joue
Ses arabesques brodées.

La chevelure de pluie s'est défaite.
De l'orage naît l'espoir infini
D'un amour retrouvé
Qui s'arrache de l'oubli
Pour ressusciter la mémoire de l'enfant
Dans le coeur de l'homme.

Or, le souvenir et la mémoire sont actuellement dans mes préoccupations avec la lecture (un peu décevante) de Jeux de miroirs d'E.O Chirovici.


J'en viens finalement, après cette longue introduction, à ce roman que j'ai envie de qualifier de « petit bijou ». Je choisis cette appellation en raison de la finesse de ce livre d'une grande poésie. 

Un autre mot qui me vient à l'esprit est « perfection » qui s'applique à l'écriture de Léonor de Recondo dont chaque mot est mesuré et vient se placer exactement là où il doit être. 


De perfection il est également question au sein même de l'histoire puisque Michelangelo se rend à Carrare pour y trouver les blocs de marbre qui serviront à la réalisation du tombeau du pape Jules II.

Cette lecture m'a donc transportée en Toscane au 16ième siècle; ce fut une douce évasion dont j'aurais souhaité ne pas revenir si vite tant ce fut un moment harmonieux et apaisant.

jeudi 20 avril 2017

Jeux de miroirs de E. O. Chirovici

Il y a eu un petit malentendu entre ce roman et moi. 

En effet, j'avais choisi de le lire, car j'avais lu quelque part qu'il traitait de la mémoire et de la manière dont nous allons parfois enfouir certains souvenirs traumatisants qui ressurgissent des années plus tard. Ayant été moi-même agressée à l'âge de 7 ans et ne m'étant « souvenu » de cet épisode que des années plus tard (avant ça, ce n'est pas que je taisais les faits ou que je les cachais, c'est simplement que pour moi, ce n'était pas arrivé. Oui, le cerveau humain peut être aussi bizarre que ça parfois !), j'étais impatiente de trouver des « explications » dans ce livre.


Que nenni ! Certes les mécanismes de la mémoire sont vaguement évoqués, mais ils servent surtout de ressort à un petit polar bien sympa, mais pas inoubliable. 

Du coup, je suis un peu déçue, mais ce n'est pas seulement de la faute du livre. 

Une autre chose un peu surprenante est que, en rédigeant ce billet et en cherchant une image de la couverture du livre, je suis tombée sur plusieurs photos avec un bandeau disant « Le roman événement ». Je ne comprends pas pourquoi. Rien dans le sujet ni dans la structure ne me semble justifier une telle dénomination. C'est un mystère pour moi. J'ai sans doute manqué quelque chose. Si vous détenez la clef de ce mystère, s'il vous plaît, expliquez-moi, je suis perplexe. Par avance, merci !

Malgré ces petites divergences entre ce livre et moi, il n'en reste pas moins qu'il me permet de terminer ma première ligne pour le challenge d'Enna !!!! 

Je complète en effet ainsi la colonne LOISIR du :

Youhouuuuuuuu!

dimanche 16 avril 2017

Clin d'oeil du dimanche

«We are the tribe that they cannot see
We live on an industrial reservation
We are the Halluci Nation
We have been called the Indians
We have been called Native American
We have been called hostile
We have been called Pagan
We have been called militant
We have been called many name
We are the Halluci Nation
We are the human beings
The callers of names cannot see us but we can see them.»



Ce qui peut se traduire par :
(chers amis bilingues qui passez par ici, veuillez excuser mon mauvais anglais)

« Nous sommes la tribu qu'ils ne peuvent pas voir
Nous vivons sur une réserve industrielle
Nous sommes l'Halluci Nation
Nous avons été appelés Indiens
Nous avons été appelés Autochtones
Nous avons été appelés hostiles
Nous avons étét appelés Païens
Nous avons été appelés militants
Nous avons été appelés de beaucoup de noms
Nous sommes l'Halluci Nation
Nous sommes des êtres humains

Ceux qui nous donnent ces noms ne nous voient pas, mais nous les voyons.»



mercredi 12 avril 2017

L'idée ridicule de ne plus jamais te revoir de Rosa Montero



Cette lecture a été commune avec Enna, mais elle a finalement choisi de l'abandonner après plusieurs tentatives et malgré des aspects qui lui plaisaient tout de même beaucoup. Elle explique les raisons de sa décision ici

Ce livre n'est pas un roman. Je le précise d'emblée, car c'est un livre qu'il faut lire « d'une certaine manière » et pas à n'importe quel moment, c'est un livre qu'il faut être prêt(e) à recevoir. 

En quelques sortes, ce livre me rappelle un peu Walden de Thoreau, pas dans son propos, mais dans son « genre ». Pour moi, de tels livres sont des cadeaux, car ils se trouvent quelque part entre des essais philosophiques (que je serais bien incapable de lire !) et ces « manuels d'épanouissement » (que je ne lis jamais, car ils jouent tellement la carte de la vulgarisation qu'ils en deviennent simplement... vulgaires). En résumé, un livre comme celui de Rosa Montero me permet d'approcher des notions complexes et confuses dans mon esprit avec clarté, lucidité et sagesse. Je ressors d'une telle lecture grandie et plus sereine.


Avec L'idée ridicule de ne plus jamais te revoir (j'adore ce titre ! Il est poétique, un peu romantique et il me fait sourire), j'ai eu le privilège de rencontrer trois personnes exceptionnelles. 

Rosa Montero, tout d'abord, qui a su mettre des mots superbes et si exacts sur ce sentiment de révolte intolérable qui m'a habitée durant les mois qui ont suivi la mort de mon père. Comprendre, exprimer, soulager. Merci.

                                    
Puis, Pierre Curie, cet homme discret, élégant et si GRAND dans tous les sens du terme.


Et enfin, Marie Curie, la célèbre scientifique que l'on connait, mais aussi la femme, la place qu'elle tenait, celle qu'on voulait lui faire tenir, celle qu'elle souhaitait avoir. 

J'ai aussi découvert l'existence des « petites Curie » ces voitures qu'elle a conçues et qui parcouraient les lignes de front pour venir en aide aux soldats blessés.


Cette belle lecture constitue ma seconde participation au challenge :


en raison de la présence de nombreux extraits de lettres écrites par Marie à Pierre Curie.


dimanche 9 avril 2017

Le tag du dimanche (deuxième partie)

Je poursuis ici le tag débuté la semaine passée.

1 - Quel est ton livre préféré ? 

AMMI de Françoise Malaval et Patrice Favaro.



2 - Y-a-t-il un auteur dont tu es fan et dont tu ne rates jamais les sorties littéraires ?

Non.

3 - Dans quel domaine professionnel travailles-tu ?

Les mots, les images, les gens et tout ce qui permet d'harmoniser ces trois choses ensemble (rédaction, traduction, organisation d'événements, production de films... Globalement, le terme « chargée de projet » me convient généralement assez bien !).

4 - Quelle est ton rapport avec la littérature? 

Essentiel.



5 - Parles-tu littérature/livres avec tes proches (amis, famille, collègues...) ?

Un peu, mais le principal de ces échanges se passe pour moi sur la blogosphère.

6 - Qu'est-ce qui te pousse à acheter tel ou tel livre plutôt qu'un autre? 

En fait, ce sont plus les livres qui me choisissent que le contraire. Un SP qui arrive, une proposition de LC, un challenge qui me pousse vers une lecture, un billet qui m'en suggère une autre. Et parfois le hasard, mais c'est plus rare. 

7 - Est-ce que tu te fais conseiller ou bien tu achètes au hasard? 

Ni l'un ni l'autre ! 😊 Je me laisse porter d'une lecture à une autre, je ne décide pas vraiment, je laisse faire ma curiosité et mes envies du moment. Les challenges sont extras pour ça, ils nous emportent souvent vers de nouveaux horizons littéraires. 

8 - Quelle boisson ou/et aliment se marie le mieux avec tes instants de lecture? 

Je mange rarement en lisant, mais il m'arrive de boire. Selon la saison, la boisson change : thé, café, jus, verre de vin, cela dépend de l'heure, de la température, je n'ai pas de rituel particulier à ce niveau-là.


9 - Depuis quand blogues-tu? Quels bénéfices en as-tu retirés? Des regrets? 

2012 (avec trois blogues différents). 

***

Les bénéfices ont été de faire de très belles rencontres, diverses, variées. 
La plus mémorable demeure je crois celle que j'ai eu le privilège de vivre virtuellement avec l'auteur Patrice Favaro et sa femme Françoise Malaval. 

***

Les regrets se sont situés au niveau de la superficialité de certaines blogueuses qui, en fait, ne sont pas là pour partager véritablement autour du livre, mais plutôt pour « être aimée par le plus grand nombre et devenir une référence incontournable ». Comme cela n'est pas mon objectif et que je souhaite surtout échanger sur mes lectures, j'ai du mal à admettre que ce ne soit pas le cas de tout le monde, mais j'ai appris à repérer ces personnes-là. Depuis, je les évite et j'ai retrouvé le plaisir de bloguer !    

10 - De quel personnage romanesque/livresque te sens-tu le/la plus proche ? 

 Hou, là, là, je cherche, je cherche, mais je n'arrive pas à me décider. Je m'identifie souvent le temps d'une lecture, et certains personnages me hantent (ce qui n'est pas nécessairement négatif on s'entend) une fois le livre refermé, mais je ne peux pas dire que je sois plus « proche » d'un personnage que d'un autre ou qu'un seul personnage revienne souvent. 

11 - Une fois le livre fini, qu'en fais-tu ?

Je le donne.

mercredi 5 avril 2017

Les turbans de Venise de Nedim Gürsel

J'ai lu ce livre dans le cadre du :



Je ne pensais pas, en choisissant innocemment ce titre, faire un aussi long et beau voyage. Ce livre est un roman, mais c'est aussi, à mes yeux, un fabuleux manuel d'histoire de l'art

Le personnage principal est un professeur turc qui recherche dans les peintures vénitiennes toutes les apparitions « d'enturbannés » et les allusions à l'Empire Ottoman. C'est passionnant de visiter Venise sous cet angle, au fil des oeuvres que l'on y trouve, de leur genèse et de leur signification.

Des dizaines de tableaux sont ainsi décortiqués et je vais essayer de vous en présenter quelques-uns prochainement. 

Comme il fallait bien commencer quelque part, j'en ai choisi un premier que je vous présente aujourd'hui (aidée par mon complice JJD 😉) dans le petit film ci-dessous.

Bon visionnement ! 



Cette lecture vient aussi combler la colonne LIEU de ma deuxième ligne pour : 




samedi 1 avril 2017

Le tag du dimanche (première partie)

Aude/Blondie a publié la semaine passée un « tag du dimanche » en m'invitant à participer. J'aime beaucoup ces instantanés sur nos petites manies et autres caractéristiques et voici donc la première série de réponses (la seconde suivra sous peu, mais je manque cruellement de temps en ce moment). 

11 choses (que vous ne saviez peut-être pas) sur ma vie de lectrice :  

1 - Je suis plus bibliothèque que librairie;

Pour plein de raisons 
(qui seraient un peu longues à expliquer ici). 

2 - Je lis en français et en anglais;

Mais pas les gros pavés ! 

(Le Chardonneret, par exemple, je l'ai lu en français !)

3 - Je lis autant en numérique qu'en version papier;

Si le contenu est bon, peu m'importe le contenant. 
Et parfois aussi... c'est plus léger ! 👍

4 - Je repère systématiquement les coquilles dans les livres (déformation professionnelle !);

Elles me sautent aux yeux, je ne peux pas faire autrement et il y en a dans tous les livres, c'est hallucinant, même chez les « grands éditeurs ». 

5 - J'ai essayé les livres audio et ce fut un échec;

C'est vraiment dommage, car je constate le plaisir que certaines personnes retirent de cette activité au croisement de la lecture, de la radio et du théâtre, et moi : rien ! 

6 - Il m'arrive de pleurer lorsque je lis, de pleurer vraiment, à chaudes larmes;

Bon, pas souvent non plus, je ne suis pas une madeleine, mais il m'est arrivé de vraiment sangloter sans pouvoir m'arrêter.



 (ce fut le cas, par exemple, avec « Mon bel oranger »)

7 - Je ne peux pas lire et écouter de la musique en même temps;

C'est comme pour les livres audio, j'aimerais beaucoup être capable de faire ces deux choses en même temps et d'en tirer le plaisir que cela procure, mais mon cerveau refuse obstinément de se plier à cet exercice. 

8 - Le plus souvent, je lis au lit;

Même en plein jour ! 😊 

9 - Je ne relis pas, je n'ai (presque) jamais relu. J'aimerais parfois, mais je suis appelée par d'autres lectures, puis le temps passe...

Pas grave ! 

10 - J'ai un petit frisson à chaque fois que je commence un nouveau livre;

Ça fait vraiment partie de mes petits plaisirs dans la vie. 
C'est comme un verre de bon vin !  

11 - Je fais très souvent des recherches autour de mes lectures; le livre est un point de départ pour découvrir des lieux, des artistes, des métiers, des époques, etc... 

Si une personne célèbre est mentionnée, ou un titre de livre, une oeuvre-d'art, un lieu, ou toute autre chose qui m'intéresse, je file en apprendre un peu plus sur ce sujet et je reviens plus tard à ma lecture... parfois longtemps après ! 😳 

C'est tout pour aujourd'hui : à dimanche prochain !