On l'étudie à l'école, la guerre.
On la voit dans les journaux (télévisés ou pas), la guerre.
On en parle et on la commente, la guerre.
On voudrait faire notre part pour qu'elle disparaisse, la guerre, alors parfois on défile... pour la paix.
On voit des films sur la guerre.
On lit des livres sur la guerre.
Finalement, on n'en sait rien de la guerre, on ne la connait pas, elle demeure abstraite, un mot, un concept, quelque chose qui se déroule là-bas, loin.
J'ai la chance de ne l'avoir jamais croisée, la guerre. Jamais.
Pourtant, le livre d'Antoine Choplin (que j'ai refermé il y a quelques jours), m'a permis de la « sentir » la guerre, dans mon corps, dans ma respiration qui s'est jointe à celle de Basilio, petit peintre de hérons cendrés surpris par les bombardements en pleine séance de dessin.
On déplore souvent que les livres n'aient pas d'odeur, de sons, de texture autre que celle du papier. Antoine Choplin a remédié à ça. Ses mots donnent vie à ce qu'ils décrivent.
C'est justement le grand problème de Basilio lorsqu'ils peint des hérons : comment donner vie à ces quelques lignes colorées représentant l'oiseau ? Les grands artistes y parviennent. Antoine Choplin est un grand écrivain.