jeudi 5 août 2021

Les enfants de Sal Mal Lane de Ru Freeman

 

J’ai déjà souvent écrit ici (et ailleurs !) que la lecture d'un livre demeure pour moi la meilleure introduction à une culture, un pays, une situation.

Le livre de Ru Freeman joue très bien ce rôle en nous faisant entrer dans les maisons de Sal Mal Lane au Sri Lanka et en nous invitant à jouer avec les enfants (de différents âges) de cette rue qui devient un microcosme reflétant la situation globlale du pays.

Si, comme moi, vous ne savez rien de l’histoire ou de la situation politique du Sri Lanka, alors ce livre est pour vous.

Les tamouls, les cinghalais, les tensions autour de la langue, les troubles et les violences, nous découvrons tout ceci à travers les yeux des enfants et des personnages de Sal Mal Lane :  les anciens, les nouveaux-venus, les familles nombreuses, les célibataires, les personnes éduquées et celles qui le sont moins, les pacifistes et les belliqueux. 

En préparant ce billet, je suis tombée sur cette explication du drapeau du Sri Lanka qui, déjà, montre bien la complexité ethnique de ce pays, avec ses différentes religions et groupes culturels cohabitant.

Ru Freeman nous éduque de bien jolie manière puisque nous n'avons qu'à suivre son écriture entraînante et rythmée, qui m'a rappelé par moment celle d'Arundhati Roy, au fil des pages d'un roman qui se lit avec énormément de facilité.

Revenons un instant sur cette sensation d'un livre dont l'auteure a été grandement marquée et inspirée par Arundhati Roy. Le fait le plus marquant pour expliquer ce sentiment est très certainement le clin d'oeil que l'auteure fait au Dieu des petits riens  en donnant à l'un des enfants (Nihil) la capacité de lire les mots à l'envers comme le font les enfants du livre d'Arundhati Roy. 

Mais, la similitude vient aussi assurément du fait des descriptions  minutieuses des choses de la vie quotidienne, avec tous ces petits détails qui rendent les moindres éléments tellement vivants. 

Après avoir tourné la dernière page de ce livre, on sent comme un vide, au moment de quitter tous ces gens qui, bien plus que de simples personnages de papier, sont devenus au fil du récit tels nos propres voisins, notre propre famille.