Comme son titre l'indique, il s'agit de lettres ce qui est la condition pour le challenge :
Et le mot POÈTE me permet de compléter la colonne ART du :
De Rilke, je ne connaissais que les Histoires pragoises lues il y a fort longtemps et dont j'étais tombée complètement amoureuse au point même de vouloir en faire un film. Qui sait ? Cela arrivera peut-être. Il ne faut jamais dire jamais.
Ici, c'est totalement différent puisque nous ne sommes pas dans la fiction, mais dans ce que j'ai envie d'appeler de la philosophie.
Le livre se divise en trois parties (j'ignore si c'est le cas pour toutes les éditions) :
1 - les 10 fameuses lettres;
2 - une partie intitulée Sur le jeune poète dont la densité est telle que j'ai été un peu dépassée;
3 - quelques dernières pages au sein desquelles Rilke tente de définir le poète à travers l'observation de l'équipage d'un bateau.
N'étant pas moi-même poète, ni philosophe, les deux dernières parties ont été un peu ardues en ce qui me concerne. Elles mériteraient une relecture de ma part pour bien en saisir tout le propos.
Bien que séparées, les trois parties reflètent toutes une certaine souffrance, un mal de vivre qui m'a rappelé le spleen chez Baudelaire. Selon Rilke, la vie du poète est empreinte de cette gravité qui devient beauté pure lorsque la maturité est atteinte.
Je ne me lancerai pas ici dans ce débat qui a fait et continue de faire l'objet de nombreuses discussions, qu'il s'agisse des poètes, des écrivains ou de tous les artistes de manière générale : faut-il avoir souffert/souffrir pour exprimer des sentiments forts et être en mesure de créer des oeuvres signifiantes ?
Pour revenir aux 10 lettres que Rilke écrit à un jeune poète, elles sont sublimes et presque chaque ligne mérite de devenir une citation à partager.
J'ai choisi aujourd'hui celle-ci que j'affectionne tout particulièrement :
Être artiste, c’est ne pas compter, c’est croître comme l’arbre qui ne presse pas sa sève, qui résiste, confiant, aux grands vents du printemps, sans craindre que l’été puisse ne pas venir.