Bon, ben, j'ai le bourdon ! Je viens de refermer ce classique de la littérature américaine et j'ai le moral à zéro. Bon sang, que notre société est triste ! En même temps, je me réjouis, car je sais que j'ai réussi à échapper (en partie) à cette morosité si bien décrite par Arthur Miller, à cette poudre aux yeux que l'on a appelé à une époque « l'American dream » mais qui fut et est encore de nos jours le « dream » de bien des gens, et ce, partout dans le monde.
J'ai eu la chance et le privilège de grandir entourée d'adultes qui me rappelaient quotidiennement qu'il était plus important de réussir sa vie que de réussir dans la vie. Oh, merci, merci, merci, merci. J'ai suivi ce conseil à la lettre et, même si je vis aujourd'hui dans une relative pauvreté, je suis libre, tellement libre et, lorsque je regarde ma vie, elle est si belle !
Le We're free ! de la fin du livre fait froid dans le dos. Certes, ils le sont, mais à quel prix ?!?!
En préparant ce billet, j'ai découvert que la pièce avait été interprétée par les deux Hofmann qui sont tout aussi talentueux l'un que l'autre, et je regrette de ne pas avoir vu ça. De plus, le second était accompagné d'Andrew Garfield, et c'était à New York et en 2012 ! Misère, j'ai manqué ça ! Quel dommage ! Je vais surveiller de près une prochaine représentation de cette pièce, c'est certain.
Il n'est pas toujours évident de lire du théâtre, mais dans ce cas-ci, c'est un pur bonheur tant l'écriture est précise, fluide et porteuse de sens. J'ai lu la version originale en anglais et je me suis régalée, malgré le sujet déprimant au possible.
Je ne suis pas prête d'oublier cette lecture, ce livre est un classique et je sais désormais pourquoi : son propos est universel et il y a aussi fort à parier qu'il sera encore d'actualité dans plusieurs décennies. Et c'est exactement pour ça que j'ai le bourdon.
Pourtant, une telle vie presque uniquement faites d'attentes et de faux espoirs n'est pas si incontournable que ça, non ? Je suis une toute petite preuve qu'il peut en être autrement. Et je prends ma minuscule place dans ce vaste monde pour dire haut et fort :
Peu importe la carrière; avant tout : réussissez votre vie !!!
Cette lecture entre dans la colonne MORT de ma deuxième ligne pour le challenge d'Enna :