mercredi 22 septembre 2021

Après Céleste de Maude Nepveu-Villeneuve

''Faire son deuil''...  Combien de fois entendons-nous cette expression ? Que signifie-t-elle exactement ? Il serait bien long de répondre à cette question. 

Plutôt que de tenter de le faire et de passer à-côté de bien des éléments, je vous invite tout simplement à lire ''Après Céleste'' de Maude Nepveu-Villeneuve.

                                       

Le deuil dont il est question ici est celui d'une enfant non-née, qui se serait appelée Céleste.

Dans une prose simple et douce, l'auteure dit la douleur, la rage parfois, la dépression, les larmes, etc... 

Mais ce n'est pas ce que l'on retient essentiellement après cette lecture. Non, ce que l'on retient, ce sont tous les petits éléments qui mis bout-à-bout permettent d'aller de l'avant, de survivre à une épreuve, de continuer d'avancer, de reprendre goût à la vie.

Ces éléments seront bien sûr différents pour chacun. Pour Dolorès, le personnage principal de ce roman, ce sont un oiseau blessé, une voisine qui joue aux cartes, une petite fille qui s'ennuie et un village entouré de forêts.

Alors que l'on se concentre sur la ''guérison'', les expériences s'accumulent, des rencontres ont lieu, la vie nous répare à notre insu.

Et, un beau matin, juste comme ça, on va mieux. 😊

Maude Nepveu-Villeneuve a écrit ce livre à propos de ce ''juste comme ça'' (qui parfois prend des mois ou des années). Et c'est une réussite. L'auteure a su décrire en toute simplicité des émotions parfois intenses et confuses. Le deuil est un processus, une traversée. Il n'existe pas de raccourci.

Ou peut-être que si après tout, peut-être que des raccourcis existent. Peut-être. Dans les maisons de Moreau. On dit que certaines d'entre elles sont magiques. 😉


jeudi 5 août 2021

Les enfants de Sal Mal Lane de Ru Freeman

 

J’ai déjà souvent écrit ici (et ailleurs !) que la lecture d'un livre demeure pour moi la meilleure introduction à une culture, un pays, une situation.

Le livre de Ru Freeman joue très bien ce rôle en nous faisant entrer dans les maisons de Sal Mal Lane au Sri Lanka et en nous invitant à jouer avec les enfants (de différents âges) de cette rue qui devient un microcosme reflétant la situation globlale du pays.

Si, comme moi, vous ne savez rien de l’histoire ou de la situation politique du Sri Lanka, alors ce livre est pour vous.

Les tamouls, les cinghalais, les tensions autour de la langue, les troubles et les violences, nous découvrons tout ceci à travers les yeux des enfants et des personnages de Sal Mal Lane :  les anciens, les nouveaux-venus, les familles nombreuses, les célibataires, les personnes éduquées et celles qui le sont moins, les pacifistes et les belliqueux. 

En préparant ce billet, je suis tombée sur cette explication du drapeau du Sri Lanka qui, déjà, montre bien la complexité ethnique de ce pays, avec ses différentes religions et groupes culturels cohabitant.

Ru Freeman nous éduque de bien jolie manière puisque nous n'avons qu'à suivre son écriture entraînante et rythmée, qui m'a rappelé par moment celle d'Arundhati Roy, au fil des pages d'un roman qui se lit avec énormément de facilité.

Revenons un instant sur cette sensation d'un livre dont l'auteure a été grandement marquée et inspirée par Arundhati Roy. Le fait le plus marquant pour expliquer ce sentiment est très certainement le clin d'oeil que l'auteure fait au Dieu des petits riens  en donnant à l'un des enfants (Nihil) la capacité de lire les mots à l'envers comme le font les enfants du livre d'Arundhati Roy. 

Mais, la similitude vient aussi assurément du fait des descriptions  minutieuses des choses de la vie quotidienne, avec tous ces petits détails qui rendent les moindres éléments tellement vivants. 

Après avoir tourné la dernière page de ce livre, on sent comme un vide, au moment de quitter tous ces gens qui, bien plus que de simples personnages de papier, sont devenus au fil du récit tels nos propres voisins, notre propre famille.





jeudi 7 janvier 2021

Solitude

La solitude a de multiples visages. 

Il y a celle que l'on ressent même au milieu d'une foule, ou bien celle qui peut rendre momentanément folle ou fou, ou encore celle qui fait du bien, celle qui devient notre alliée face au tumulte de la vie.

La solitude peut être d'une cruauté infinie, mais elle peut aussi être superbe.

Et il nous faut bien sûr faire la différence entre la solitude choisie et celle qui est imposée. Et parfois aussi, celle que l'on s'impose à soi-même... 

Je n'ai pas choisi ce thème de la solitude par hasard bien entendu, mais plutôt parce-que j'ai constaté qu'il avait été présent dans plusieurs de mes lectures de l'année passée (dont une partie s'est déroulée, pour celles et ceux qui ne le savent pas déjà, dans un chalet isolé en forêt. C'était mon choix et ce fut merveilleux durant plusieurs mois, mais les dernières semaines ont été horriblement difficiles.) 

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Je souhaite mentionner en premier ''Là où chantent les écrevisses'' de Delia Owens.

Je choisis la couverture en anglais, car c'est la langue dans laquelle j'ai lu ce livre 
et aussi parce-qu'elle est très jolie je trouve.

Selon le principe de mémoire que j'ai décrit dans une précédente publication, voici de quoi parle ce livre: 

pour des raisons familiales, une enfant se retrouve à vivre seule dans un marais. Elle va apprendre à survivre, absolument seule, dans ce milieu hostile. Elle va aussi découvrir que l'hostilité provient bien plus souvent des hommes que de la nature elle-même. 

La façon dont elle découvre et apprivoise son milieu de vie est merveilleuse. 

J'ai moins aimé la seconde partie du livre lorsqu'elle revient à une vie plus ''civilisée'', publie un livre, etc... La partie dans le marais est ce qui fait le livre et cette seconde partie m'a semblé bien fade après les descriptions magiques des brumes et animaux de ce milieu au sein duquel la jeune enfant trouve réconfort. 

J'ai lu ce livre alors que je me trouvais dans le chalet et me rendais chaque jour dans les bois et près du lac. L'identification avec certaines scènes a été totale.

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Vers la fin de mon séjour au chalet, l'excellent livre de Gail Honeyman: ''Eleanor Oliphant is completely fine'' que j'avais lu quelques mois plus tôt m'est revenu en tête :   


Je ne dirai que très peu de choses de ce livre, car je ne voudrais pas priver ses futurs lecteurs de la prouesse qu'il représente. 

Toutefois, je tiens à signaler qu'il contient les lignes les plus tristes que j'ai jamais lues de toute mon existence. 

La scène au cours de laquelle Eleanor tente de remédier à sa solitude en fermant les yeux et en prenant l'une de ses propres mains dans son autre main pour ''sentir'' ce que cela fait lorsque quelqu'un nous tient la main vient encore me tirer des larmes aujourd'hui alors que j'écris ce billet.

C'est ce type de solitude que j'ai ressentie lors des derniers jours au chalet. Lieu qui a su me combler pendant tant de mois pourtant. Je crois juste que la solitude est indissociable d'un certain dosage qu'il faut savoir respecter.

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Enfin, le dernier titre que je souhaite mentionner est un livre que j'ai choisi pour son auteure Emma Hooper dont j'avais adoré le précédent livre: ''Etta and Otto and Russell and James.''


Celui-ci s'appelle ''Our homesick songs'' et conte l'histoire d'une famille d'insulaires qui voient peu à peu leur île se dépeupler et tentent de rester le plus longtemps possible sur place. Les parents partent à tour de rôle sur le continent. Les enfants tentent de tuer l'ennui et le personnage de la fille m'avait beaucoup touchée, car elle trouve refuge dans l'imagination et se rend dans les maisons vides pour y créer des décors de différents pays. C'est absolument fabuleux!
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Je ne souffre pas de la solitude ces derniers temps 
et cela m'apporte une paix que je savoure. 

Aussi, après un message que je constate très ego-centré, 
je tiens à ouvrir ici mon coeur 
à toutes celles et ceux qui se sentent seul(e)s. 

N'hésitez pas! Appelez-moi! Écrivez-moi! Dérangez-moi! 

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