J'ai enfin lu Ismaïl Kadaré! Pourquoi ai-je attendu si longtemps pour découvrir cet auteur que j'ai envie de décrire comme le "Rilke" de l'Albanie ? Et quand on sait à quel point j'aime Rilke, c'est un immense compliment. Et bien sûr, il n'y a là aucune comparaison de qualité ou de talent, juste un rapprochement de deux grands hommes de lettres, de deux grands penseurs, de deux êtres humains remarquables.
Il existe plusieurs couvertures de ce titre de Kadaré, mais j'ai choisi celle ci-dessus tant elle représente le caractère universel de ce que vivent le peintre et son modèle dans cette histoire post-dictature.
Universel en effet est le constat de l'éternel recommencement des choses et de l'aveuglement de l'être humain qui jamais ne parvient à regarder son présent à la lueur de ses erreurs passées.
Tout comme chez Rilke, aussi graves soient les sujets abordés et les conclusions énoncées, ainsi que présente la mélancolie propre aux peuples slaves, le ton demeure poétique et plein d'espoir.
J'ai découvert avec cette lecture l'existence du Kanun, cette vendetta millénaire qui continue de faire des victimes de nos jours en Albanie.
Apprendre et se cultiver au fil des pages d'un roman fait partie des choses les plus satisfaisantes au monde. Mais, bien sûr, demeure ensuite trop souvent ce sentiment d'impuissance face à ce que l'on sait désormais. Cette lecture est bouleversante, mais essentielle.
Cette lecture complète la colonne ADJECTIF de ma première ligne du