mardi 24 juillet 2018

Lettres à un jeune poète de Rainer Maria Rilke

Avec ce livre de Rainer Maria Rilke, je réalise un nouveau doublé pour les challenges d'Enna et de Aude. 
Comme son titre l'indique, il s'agit de lettres ce qui est la condition pour le challenge :


Et le mot POÈTE me permet de compléter la colonne ART du : 


De Rilke, je ne connaissais que les Histoires pragoises lues il y a fort longtemps et dont j'étais tombée complètement amoureuse au point même de vouloir en faire un film. Qui sait ? Cela arrivera peut-être. Il ne faut jamais dire jamais.


Ici, c'est totalement différent puisque nous ne sommes pas dans la fiction, mais dans ce que j'ai envie d'appeler de la philosophie.

Le livre se divise en trois parties (j'ignore si c'est le cas pour toutes les éditions) : 
1 - les 10 fameuses lettres;
2 - une partie intitulée Sur le jeune poète dont la densité est telle que j'ai été un peu dépassée;
3 - quelques dernières pages au sein desquelles Rilke tente de définir le poète à travers l'observation de l'équipage d'un bateau. 

N'étant pas moi-même poète, ni philosophe, les deux dernières parties ont été un peu ardues en ce qui me concerne. Elles mériteraient une relecture de ma part pour bien en saisir tout le propos.


Bien que séparées, les trois parties reflètent toutes une certaine souffrance, un mal de vivre qui m'a rappelé le spleen chez Baudelaire. Selon Rilke, la vie du poète est empreinte de cette gravité qui devient beauté pure lorsque la maturité est atteinte.

Je ne me lancerai pas ici dans ce débat qui a fait et continue de faire l'objet de nombreuses discussions, qu'il s'agisse des poètes, des écrivains ou de tous les artistes de manière générale : faut-il avoir souffert/souffrir pour exprimer des sentiments forts et être en mesure de créer des oeuvres signifiantes ?

Pour revenir aux 10 lettres que Rilke écrit à un jeune poète, elles sont sublimes et presque chaque ligne mérite de devenir une citation à partager.

J'ai choisi aujourd'hui celle-ci que j'affectionne tout particulièrement : 


Être artiste, c’est ne pas compter, c’est croître comme l’arbre qui ne presse pas sa sève, qui résiste, confiant, aux grands vents du printemps, sans craindre que l’été puisse ne pas venir.


jeudi 19 juillet 2018

The Color Purple by Alice Walker

Je pensais que ce livre avait été lu par tout le monde et qu'un billet de ma part à son propos n'aurait aucun intérêt, mais mes "challengeuses" Aude et Enna ne l'entendent pas ainsi et veulent un billet dédié. OK les filles, voici donc mon avis. 😊

Je crois qu'il est important de dire tout d'abord que je n'ai pas vu le film réalisé par Steven Spielberg qui a été tiré de ce roman. Et je n'ai pas envie de le voir après ma lecture, le livre en lui-même me suffisant totalement.

Je dois aussi ajouter que j'ai BEAUCOUP lu sur les hommes et les femmes noirs de tous pays, des livres écrits par des noirs ou des blancs d'ailleurs sans distinction. Citons par exemple :





mais il y en a plein d'autres!

J'ai donc abordé ce livre comme un « classique » qu'il faut avoir lu et je n'avais aucune attente particulière. Et bien, j'ai été surprise. Le point de vue adopté par l'auteur en est un vraiment original puisque c'est au coeur même du peuple noir que nous découvrons les forces, les faiblesses, les jugements, les incohérences et les évolutions de chacun des protagonistes. 

Ce que nous donne à lire Alice Walker ce sont véritablement les pensées et opinions des noirs eux-mêmes, sur les blancs bien sûr un peu, mais surtout sur leur peuple. 

Ainsi, entre autres questions, mentionnons : 

*que pensent les noirs d'Afrique sur les noirs d'Amérique et réciproquement ?
*que pensent les noirs du fait que Dieu soit blanc ? Et d'ailleurs l'est-il vraiment?

J'avoue que je ne m'étais jamais posé toutes ces questions.

Mais surtout, ce que je garde de ce livre plus que tout c'est l'espoir dont il est porteur. Un espoir que j'associe tout particulièrement au peuple noir. J'ai souvent pensé à Nelson Mandela en lisant ce livre qui n'a JAMAIS perdu espoir lorsqu'il était en prison. Ici, Célie et Nettie ne perdent JAMAIS espoir de se revoir, même après plusieurs décennies. Cette force m'émeut.

L'autre personnage qui m'a beaucoup touché, c'est Mister. Le chemin qu'il parcourt tout au long du récit pour passer de la violence et de la frustration à la tendresse et à l'acceptation nous rappelle que de telles transformations sont possibles chez les êtres humains. Et ça... ça fait du bien!!!😊  

En terminant, je tiens à partager ici un texte écrit tout récemment par Alice Walker à la suite du discours de Jesse Williams lors de la cérémonie des BET : 

... blackness is ...
like the dark matter
between stars and galaxies
in the Universe
that ultimately 
holds it all together.


(pour lire l'intégralité du texte, cliquez sur la photo)

mercredi 18 juillet 2018

Éblouissantes femmes noires

Lorsque j'étais enfant, je voulais être noire. J'avais d'ailleurs demandé à ma tante dont le mari est Ivoirien si en bronzant beaucoup, je pourrais un jour être aussi noire que lui. Elle m'avait répondu qu'elle en doutait, mais que je pouvais essayer.😊

Quelques décennies plus tard, ma peau est toujours aussi blanche et les femmes noires continuent toujours autant de me fasciner.

C'est donc tout naturellement que je leur consacre le billet d'aujourd'hui.

Tout d'abord, bien sûr, un petit mot sur la grande Nina Simone pour vous inviter à regarder le très beau film documentaire à son sujet :


J'ai visionné ce film il y a plus de deux mois je crois, mais il demeure dans mon esprit. Touchant, extrêmement touchant de découvrir comment cette femme qui incarnait la force même pour tant de gens, était en fait d'une fragilité immense et mal comprise. Le film la dévoile tout en la respectant. Une réussite. 

Viennent ensuite deux jeunes voix que j'écoute en boucle depuis plusieurs semaines. La première est malienne, la seconde ghanéenne. Leurs styles sont très différents : folk wassoulou pour la première et neo soul pour la seconde. Mais, toutes deux sont d'une beauté à couper le souffle et possèdent un talent tout aussi époustouflant. Jugez plutôt ! 

              

              

Enfin, un clin d'oeil à Alice Walker dont je viens de terminer le célèbre The Color Purple que l'on ne présente plus. 



Une petite chose à préciser toutefois pour celles et ceux qui souhaiteraient le lire en anglais : le parler est retranscrit tel quel et il m'a fallu quelques pages pour m'y habituer.

he fine somebody to marry 
he finds somebody to marry 

She ast me bout
She asks me about

I ast something non of my bidniss
I ask something non of my business

...

Ce livre est une succession de lettres entre Célie et Dieu, puis entre Célie et Nettie, ce qui me permet de participer au challenge de Aude.


Et son titre comporte le mot POURPRE, ce qui me permet d'avancer dans le challenge d'Enna en complétant la colonne couleur de ma première ligne.

samedi 14 juillet 2018

Constats

> Je constate qu'après presque un mois dans la montagne, la ville ne me manque absolument pas. Je dirais même plutôt que j'appréhende un peu le retour à la "civilisation".


> Je constate qu'après avoir été pendant une grande partie de ma vie une "cérébrale" bien plus qu'une manuelle, la tendance s'inverse depuis quelques années. Depuis mes créations de papiers jusqu'à la couture en passant par le jardinage et les chevaux, mes mains sont désormais au centre de ma vie (et ne me servent plus seulement qu'à écrire ou taper sur le clavier).


> Je constate que je vis la "crise de la quarantaine" et que ce coup de pied aux fesses est une bénédiction. Remettre un peu d'ordre à mi-chemin pour profiter encore plus de la suite du voyage. J'adhère à 100%! 


> Je constate que ce blog change énormément (et part peut-être un peu dans tous les sens), mais pour parler tout de même de lecture (puisque c'était à l'origine un blogue littéraire!), je lis actuellement The color purple by Alice Walker.


Tiguidou !

lundi 9 juillet 2018

Taming your gremlin by Rick Carson

Jamais je n'aurais pensé lire un tel livre. Je l'aurais sans doute considéré comme du "blah-blah de croissance personnelle" et l'aurait laissé sur son étagère sans lui porter aucune attention. 

Mais, le fait est qu'il s'est retrouvé sur la table du petit déjeuner un matin à Epona Rise et que j'ai commencé à en feuilleter quelques pages distraitement. 

Je ne sais pas si ce sont les illustrations loufoques, le ton très détendu ou la simplicité de l'ensemble qui ont fait que ces quelques premières pages se sont transformées en chapitres et que finalement, quelques jours plus tard, me voici,  ayant terminé le livre et très heureuse de ma découverte. 


Si vous voulez passer un bon moment de lecture et, au passage, prendre conscience de ce "gremlin" qui nous habite toutes et tous sous différentes formes et qui est responsable de toutes ces petites imperfections dont on se passerait bien dans nos vies, ouvrez ce livre !

Il y a aussi des questionnaires pour essayer de s'y retrouver dans toutes nos émotions, mais si cela devient "too much", l'auteur est le premier à répéter : 

Certainly, if you get confused or distracted, stop reading for a while. We'll continue on together when you are in the mood. I'm not going anywhere. 

Surtout, si cela vous semble compliqué ou si vous êtes distraits, arrêtez de lire pendant un moment. Nous continuerons ensemble quand vous aurez la tête à ça. Je ne m'en vais nulle part. 

Nul besoin d'avoir un "problème à résoudre" pour ouvrir ce livre, juste l'envie de profiter encore plus et encore mieux de la vie ! 

La recette mise en mots et en images par Rick Carson est simple et peut sembler évidente, mais un petit rappel est toujours bienvenu :

Simply noticing

Choosing and playing with options

Being in process 

Simplement prendre conscience

Choisir et jouer avec les options

Être entrain d'évoluer

C'est vraiment amusant. 

1 - Par exemple, en suivant ces étapes simples, je me suis rendue compte que lorsqu'on me demande : "as-tu besoin de quelque chose ? ", je réponds toujours tout de suite et très vite : " non, je n'ai besoin de rien". C'est un réflexe dont j'ai simplement pris conscience.

2 - Puis, je me suis donnée quelques instants pour y réfléchir et savoir ce que je voulais en faire. Parce-que parfois... j'ai besoin de quelque chose ! Et la personne ne me redemande pas systématiquement une seconde fois si je suis bien certaine de n'avoir besoin de rien et... je me retrouve avec un besoin non comblé. C'est malin ! 

Du coup, j'ai décidé que la prochaine fois, j'allais dire : "Attends, laisse-moi y  réfléchir". 

3 - Cela ne marchera peut-être pas du premier coup, ou peut-être que le résultat me mettra dans une autre situation inconfortable, d'où la nécessité de bien comprendre que l'on est en perpétuelle évolution. 

Mais peut-être aussi que ça va fonctionner et que, du coup, je me sentirai mieux! 😉 C'est tout de même le but !

Et quand on commence à être attentive à tous ces petits détails quotidiens, on ajoute de petites touches de mieux-être à notre vie et, ma foi, c'est bien agréable.

Pourquoi s'en priver ?

mercredi 4 juillet 2018

Dandelion Wine by Ray Bradbury

Déniché par le plus grand des hasards dans une librairie de livres usagés près de la maison, ce titre de Ray Bradbury rejoint directement les Coquelivres.


Au fil de l'été du jeune Douglas Spaulding, Ray Bradbury nous livre ses réflexions sur le monde et les hommes dans une langue splendide et poétique, le tout saupoudré d'une charmante magie empruntée à l'enfance. 

Il y a tant à dire sur ce petit bouquin que je vais prendre le temps de vous parler peu à peu de tous les trésors qu'il contient.

Pour aujourd'hui, en voici tout simplement les premières lignes illustrées par une photo de ma fenêtre ce matin à Epona Rise.

« It was a quiet morning...
Summer gathered in the weather, 
the wind had the proper touch,
 the breathing of the world was long and warm and slow.
You had only to rise, lean from your window, 
and know that this indeed was the first real time
of freedom and living, this was
the first morning of summer. »


Traduction absolument NON-officielle réalisée par mes soins :

« C'était un matin tranquille...
L'été se retrouvait dans le temps qu'il faisait,
il y avait juste ce qu'il fallait de vent,
la respiration du monde était longue et tiède et lente.
Vous n'aviez qu'à vous lever,
vous accouder à la fenêtre,
et réaliser que c'était en effet le premier vrai moment 
de liberté et de vie, c'était
le premier matin de l'été. »