mercredi 23 septembre 2020

''D'ailleurs, les poissons n'ont pas de pieds'' de Jon Kalman Stefansson.

La parution récente de son dernier livre : ''Lumière d'été, puis vient la nuit.'' est une invitation à parler de Jon Kalman Stefansson et de son roman que j'avais beaucoup beaucoup beaucoup aimé: ''D'ailleurs, les poissons n'ont pas de pieds''.


Deux souvenirs très précis me reviennent à l'esprit lorsque je pense à ce roman.

Le premier est, bien sûr, la fin. Le coup de poing magistral. La baffe totalement inattendue.

Sans rien dévoiler, la révélation faite dans les dernières pages du livre nous renvoie à un triste constat. En effet, parfois, tellement absorbés par notre quotidien et nos propres petits malheurs, nous sommes totalement aveugles face à des événements majeurs qui se déroulent sous nos yeux.

→ Ce collègue qui est si fatigué, qui s'absente fréquemment et qui nous place dans une situation compliquée pour effectuer le travail requis, mais qui, secrètement, se bat contre la maladie sans rien en dire. Un peu d'attention pourtant nous permettrait de saisir ce qui se déroule, mais nous n'en faisons rien, pris dans le tumulte de la vie.

→ Ou bien, cette personne qui ne retourne jamais nos invitations, ne participe jamais aux pot-lucks et semble toujours hésiter lorsque l'on planifie une sortie au restaurant. Quel manque de sociabilité pensons-nous! Quand il s'agit parfois d'un problème financier tout simplement.

De retour au livre, ce que nous pensons et comprenons d'une situation se trouve parfois à des années lumière de la réalité. Tentons de ne pas juger trop vite.😉

***

Le second élément qui m'avait enchantée dans ce livre porté par une superbe écriture est le rythme auquel évoluent les personnages. La lenteur des processus. Le peu d'importance de l'histoire elle-même finalement en comparaison du développement intérieur des personnages. 

J'ai envie de comparer ce ''style'' à celui du génial réalisateur allemand Wim Wenders. 


Dans le livre qui lui est consacré par les éditions Ramsay Poche Cinéma, l'écrivain Jérôme Prieur écrit:
''Le récit, chez Wim Wenders, aime être disponible. Il prend son temps, sans avoir à justifier de son bon emploi, comme en état de flânerie qui n'empêcherait pas le travail, quel qu'il soit, qui est toujours à accomplir. Même souvent plus que ses héros, le récit sait s'attarder sur un geste, sur un morceau de Chuck Berry, sur un instant de passé qui revient, une rencontre, un regard, sur toute une vie racontée sans bien le savoir en quelques phrases. ''

Tout est dit! 😊



samedi 19 septembre 2020

Que reste-t-il?

De toutes ces pages lues, de tous ces personnages rencontrés au fil des pages, de toutes ces idées mises en mots, de toutes ces émotions éprouvées, que reste-t-il après quelque temps?

Un ami étudiant en littérature me questionnait tout récemment sur la raison d'être d'une lecture si celle-ci ne mène pas au minimum à une analyse pour soi-même et mieux encore à une recension, à un partage avec d'autres.

La réponse du simple plaisir, immédiat et souvent éphémère, toute épicurienne et satisfaisante soit-elle au premier abord laisse cependant un goût d'inachevé, une sensation d'incomplétude.

L'on sait aussi (pour l'avoir expérimenté à quelques reprises) que l'excès et le caractère systématique des ''critiques'' après lecture peut amoindrir et voire anéantir (temporairement!) le désir de lire et/ou d'écrire. Quoi de plus triste que cela?


Quelques-uns de mes livres dans mon ''Walden'' de Colombie-Britannique :)

Ce long préambule a pour objet d'introduire une nouvelle ''technique'' bloguesque consistant à parler des livres seulement quelques jours, semaines, mois après les avoir refermés.

Qu'en reste-t-il? Qu'avons-nous retenu? Quels sentiments demeurent? Quels sont les histoires qui subsistent? Quels mots font trace? Quelles situations? Quels concepts? Quelles émotions? Qui? Quoi?

A venir donc, des retours sur les livres qui ont traversé ma vie dernièrement. S'y sont-ils arrêtés? Pour quelques heures seulement ou pour l'éternité? L'exercice promet d'être intéressant! 😊


lundi 15 juin 2020

Et la lecture dans tout ça?!?!

La lecture a sa place sur ce blog comme elle a sa place dans ma vie.

Toutefois, je n’ai pas/plus le désir de parler de livres pour en partager leur contenu et les recommander chaleureusement ou, au contraire, mettre en garde les lecteurs contre leur manque d’intérêt à mes yeux.

Je veux parler ici désormais des livres et de leur influence sur ma vie. Et donc peut-être aussi sur la vôtre, vous qui passez par ici.

Pourquoi lisons-nous? Cette question a souvent sa place dans mes pensées car, parfois, je voudrais lire sans y parvenir et, d’autres fois, je lis avec une telle intensité que je néglige presque tout ce qui se déroule autour de moi.

Après quelques temps de réflexion, je suis parvenue à un embryon d’idée : les livres sont des arbres. (Et je ne parle pas ici du papier qui les constitue! 😀)


*Les livres sont partout présents, avec différentes densités. A l’image des forêts du monde.

*Les livres sont des passeurs d’histoires, comme le sont les arbres qui traversent les âges.

*On se rapproche d’un livre, comme on se rapproche d’un arbre,
parce qu’on souhaite profiter de lui, de son refuge, de sa nourriture, de son savoir;
ou parce qu’on veut simplement l’admirer;
ou encore parce-qu'il nous permet de nous évader, voire de fuir si l'on grimpe se cacher dans ses feuilles.

🌲🌳🌲🌳

Il y a donc des périodes riches en promenades en forêt, d'autres plus citadines et occupées; certains jours où l'on remarque à peine les arbres sur le bord de la route; mais aussi, à d'autres moments, des minutes précieuses passées à observer, sentir et écouter ces témoins du monde.

De leur côtés, les arbres/livres nous offrent une infinité d’espèces, de variétés, de formes et de couleurs.

Voici donc, il me semble, pourquoi on lit. Parce que l’on appartient au monde, on y vit. Tout simplement.

Il m’est arrivé de rencontrer des gens qui ne lisent pas du tout. Comme certaines personnes ne quittent jamais la ville. Ils se disent toutefois heureux et je les crois bien volontiers. Je ne peux cependant m’empêcher de penser qu’ils n’ont juste pas encore eu l’occasion de découvrir l’essence de leur existence.
 

mardi 26 mai 2020

#rebirth

Aujourd'hui, j'ai eu envie de revenir vers ce blog. 

Pour vous, peut-être, si vous passez par ici. 

Mais aussi et surtout pour moi. J'assume pleinement l'égoïsme de cette démarche. 😊

Je ressens le besoin d'un endroit où déposer des traces, des souvenirs, ce qui me tient à cœur.

C'est donc plus un journal que je démarre aujourd'hui. Le contenu publié sera donc moins ''filtré'' qu'auparavant. Je pense que c'est important de le dire. 

La vie est faite de hauts et de bas et ce sont ces mouvements qui nous rendent pleinement vivants.  C'est cette aventure humaine que je souhaite partager ici désormais.

Et parce-que chacun(e) d'entre nous ne devrait jamais douter de soi au point de penser à volontairement quitter ce monde, je prends ce nouveau départ accompagnée de Bonnie Prince Billy:

I am a mountain

I am a tall tree, oh
I am a swift wind sweeping the country
I am a river down in the valley, oh
I am a vision and I can see clearly

If anybody asks you who I am
Just stand up tall
Look 'em in the face and say

I am a giant
I am an eagle, oh
I am a lion
Down in the jungle
I am a marching band
I am the people, oh
I am a helping hand
I am a hero

If anybody asks you who I am
Just stand up tall
Look 'em in the face and say

I'm that mountain peak up high
I'm that star up in the sky
Hey, I made it
I'm the world's greatest
I'm that little bit of hope
With my back against the ropes
I can feel it
I'm the world's greatest


💗