lundi 17 juillet 2017

Etta and Otto and Russell and James by Emma Hooper

Il y a des livres qui arrivent comme ça dans nos vies de lectrices/lecteurs et qui laissent des traces que l'on sait déjà éternelles, et cela ne tient pas seulement à la « qualité » du livre, au fait qu'il soit « bon », mais au(x) moment(s) qu'il a accompagné(s) et magnifié(s).

Voici donc l'histoire de ma rencontre avec le petit monde d'Emma Hooper.

Afin d'optimiser mes lectures, j'aime bien dénicher des titres qui répondent à plusieurs challenges. Ce faisant, je trouve souvent des titres qui me sont totalement inconnus et j'aime me lancer dans ces découvertes aventureuses.

Ici, il me fallait donc trouver un titre avec un prénom pour combler la colonne correspondante de ma deuxième ligne du challenge d'Enna 



et un roman épistolaire afin de poursuivre ma participation au challenge de Aude. 


Les recherches furent longues et quand j'ai enfin réussi à trouver ce titre qui comporte non pas un mais quatre prénoms et qui contient des lettres, et que le tout existait en numérique, je n'ai pas osé lire le résumé, de peur d'avoir à tout recommencer.

Et la lecture a donc commencé... 


J'ai très vite constaté que l'histoire se déroulait au Canada... amusant ! 😊

Et qu'au fil des pages, j'allais suivre Etta, une femme... qui traverse le Canada ! 

Bon, l'identification s'arrête là puisque Etta a plus de 80 ans, qu'elle effectue le trajet dans l'autre sens en partant de la Saskatchewan et surtout qu'elle fait toute la route... à pied ! 

Mais... tout de même. 

Or, ce petit livre « écrit pour moi » n'avait pas fini de livrer ses secrets. 

Plus loin, j'ai découvert qu'Otto se découvre un hobby et qu'il fabrique toutes sortes de choses... en papier. Celles et ceux qui me suivent en peu se souviendront ici de mes petites créations à partir de livres recyclés. 






Otto, lui, recycle les journaux, mais... tout de même. 

Puis, il y a la relation entre Otto et Etta, inexplicable, inexpliquée, mais durable, forte et belle, même lorsqu'ils sont séparés par la guerre ou par un long voyage. JJ et moi n'avons pas connu la guerre, et notre séparation le temps du voyage entre le Québec et la Colombie Britannique n'a pas duré aussi longtemps que celle d'Etta et d'Otto, mais tout de même.

Et puis, il y a tous ces petits clin d'oeil qui agrémentent le livre et qu'on dirait tirés de ma propre vie :

His voice struggling to say so much, so fast, in a language not his own...

Là, vous imaginez combien depuis mon arrivée au BC, je connais chaque jour cette sensation lorsque je parle anglais !😉

Ou encore :

Is there a grocery store nearby ?

The attendant cocked his head and pointed at a sign taped to the cash register that read, EN FRANÇAIS S'IL VOUS PLAÎT. 

Which was how Etta realized she had made it to Québec.

Right, said Etta. Okay. Um... pouvez-vous dire moi où je trouverais une shoppe de grocerie ?

That's better, said the attendant, in English. I just like a little effort, you know ? So close to the border, it's easy to fell forgotten, you know ? So, thank you.

Petit dialogue qui résume à lui seul la situation du Québec francophone résistant face au géant anglophone et qui m'a beaucoup émue, me faisant soudain réaliser concrètement que je quittais la Belle Province qui fut mon « chez moi » pendant 15 ans.

Alors voilà, au final, je ne sais vraiment pas dire si ce livre est « bon » ou « mauvais » et s'il vous plaira à vous, chers lecteurs, chères lectrices, qui me lisez, car vous l'avez compris, ma relation avec les mots et les personnages d'Emma Hooper s'est avérée être vraiment très personnelle, mais... tout de même !