vendredi 23 décembre 2016

New York Stories (suite et fin)

Les 8 derniers textes de ce recueil sont très variés et inégaux.

Trois d'entre eux traitent de l'immigration et le fait justement de les lire presque à la suite donnent différents points de vue sur le même phénomène, ce qui est extrêmement intéressant.

Dans Wings de Anzia Yezierska, une jeune juive russe naïve et romantique est « l'objet d'étude » d'un professeur qui vient louer un appartement dans l'immeuble dont elle est la concierge. Le ton un peu mièvre, ainsi que plusieurs clichés et caricatures m'ont déplu, mais le texte constitue une belle introduction à une réflexion sur le statut de la femme aux Etats-Unis comme ailleurs.  

« In America, if a girl earns her living, she can be fifty years old and without a man, and nobody pities her. » 

Au cours du récit, l'oncle de la jeune fille envisage de la « placer » chez un homme ce qui m'a rappelé un film dont je souhaitais parler ici, car il évoque très justement je crois ces traditions. Il s'agit de Arranged.




Negocios de Junot Diaz met en scène pour sa part un immigrant venu de la République Dominicaine pour préparer la venue ultérieure de sa famille. Ce qui m'a séduite dans ce récit est la multitude de détails, un peu à la manière d'un journal, qui retrace toutes les étapes à franchir avant de peut-être parvenir au but fixé : le voyage, les combines, apprendre la langue, se marier pour obtenir un statut permanent, faire face au racisme, travailler et grimper les échelons sociaux, avoir un plan et rester loyal envers sa famille, veiller sur sa santé, persévérer. 

Ce très beau texte pose la question des rêves versus la réalité et nous rappelle que malgré nos efforts et tout ce que l'on peut croire, c'est la vie qui décide beaucoup pour nous... plus que l'inverse.

Le dernier récit à aborder l'immigration est Mistress de Lara Vapnyar et conclut merveilleusement bien ce « triptyque »puisqu'il nous rappelle que l'immigration peut prendre une toute autre forme... quand l'amour s'en mêle...

Deux autres textes relativement courts traitent l'un de la paternité et de la façon dont elle peut changer un homme et l'autre de la maternité et de ce qu'une mère représente pour nous... et pour les autres. Ce second texte intitulé New York Day Women par Edwige Danticat 



est très touchant et constitue une sorte d'hommage aux mères. Le premier a pour titre Midsummer madness de Langston Hughes et fait appel à de nombreux proverbes. Je l'ai un peu moins aimé, car je l'ai trouvé un peu confus.

L'une des histoires m'a laissée perplexe, il s'agit de Glory in the daytime par Dorothy Parker. Je suis demeurée perplexe, car j'ai a-do-ré l'écriture, le style, le ton, mais le propos d'un pessimisme sombre quant à la vie de couple d'une part et à la célébrité d'autre part m'a déroutée. Le fond et la forme ne semblaient pas aller ensemble. Etrange sensation. J'ai donc eu envie d'en savoir un peu plus sur cette auteure et lors de mes recherches j'ai trouvé pour la décrire cette phrase troublante :

Ses amis la voyaient à la fois comme une source d'amusement et de tragédie. Elle tenta de se suicider au moins à trois reprises.



Par volonté de rendre un avis complet sur ce livre, je mentionne les deux derniers titres bien qu'ils n'en vaillent pas la peine à mes yeux : Sirens of Gowanus by Simon Richle dernier texte du livre ) que je n'ai tout simplement pas compris. Peut-être y a-t-il un symbolisme à découvrir dans cette histoire de sirènes, mais il m'a totalement échappé.

Quand à O russet witch! de F. Scott Fitzgerald, mon édition numérique ne contient que le premier chapitre. J'ignore s'il s'agit d'une erreur ou d'un choix, mais c'est terriblement frustrant. Je vais tenter d'éclaircir le mystère en écrivant à l'éditeur. Pour l'heure, je ne sais juste pas comment se termine cette histoire qui débutait pourtant fort bien.